APPEL DES PRESIDENTS DE SEPT ORGANISATIONS CHRETIENNES AUX FRANÇAIS QUI VONT VOTER


CONSTRUISONS ENSEMBLE UNE SOCIÉTÉ SOLIDAIRE

REFUSONS DE TOLÉRER L’INTOLERABLE




Des chrétiens ont dit

Denis Viénot

Soirée débat, 12 avril 2012

Temple de l’Etoile, Paris




Chrétiens en forum a organisé un tour de France sur les enjeux des élections présidentielles depuis un an : des débats avec 1.600 participants dans une quinzaine de villes, avec une vingtaine d’associations partenaires, avec une quinzaine de conférenciers catholiques, protestants et orthodoxes.

Trois thèmes se détachent.


Premier thème : l’économie, la finance, la fiscalité.

Les chrétiens sociaux, qui sont d’ordinaire des gens modérés, font preuve d’une vigueur inhabituelle dans leur condamnation du système financier.

Les participants considèrent que la finance doit servir l’économie qui doit être dominée par le politique. Or c’est l’inverse que l’on constate : il faut donc remettre de l’ordre.

Le mode de vie actuel pousse au gaspillage. On rejoint là la préoccupation écologique et le respect dû à la terre : la machine économique doit produire de l’essentiel, pas du superflu. Du durable, non du jetable. « Une culture de la frugalité doit émerger ».

Ainsi la recherche de croissance doit être ordonnée à la vie sociale, plutôt que de fonctionner comme une mécanique d’accaparement.

La fiscalité apparait comme l’outil le plus adéquat pour rééquilibrer le système, où les valeurs de justice et de démocratie doivent trouver leur place.

Enfin, la crise actuelle offre aussi une chance en posant à l’Europe – nous avons organisé un colloque aux Bernardins sur la question européenne - la question du sens de son développement, et l’accule à une réflexion salutaire.


Deuxième thème : la vie politique.

L’échelon politique est clairement perçu comme le pivot légitime de l’organisation de la vie en société. Mais, dépossédé de son pouvoir, il doit reprendre la main, y compris au niveau européen.

Ce souhait se heurte cependant à deux réalités :

Partout est soulignée la nécessité de promouvoir le débat démocratique en lui donnant une éthique : il devrait être digne, serein, respectueux, humble, lucide. Il suppose une véritable éducation à la démocratie, au sens du bien commun.


Troisième thème : la question sociale :

Les chrétiens rencontrés situent leur action dans un combat pour la justice, et d’abord pour la dignité humaine.

Le politique doit favoriser:


Dans une société où les inégalités augmentent, l’importance du partage et de la solidarité s’accroit.

Mais au-delà des aspects matériels, c’est de fraternité qu’a soif notre société. La fraternité peut réaliser une intégration sociale authentique et respectueuse de chacun.


Les regards de quatre journalistes.

Ces apports furent proposés à des journalistes, lors d’une réunion à Paris fin mars.

Sophie de Ravinel, journaliste au Figaro relève le sentiment d’impuissance des jeunes. Elle a été frappée par les constats : partout on remarque que notre société exclut sa jeunesse. En se comportant ainsi, elle la pousse à l’individualisme et se condamne. Faute d’un bon accès à l’emploi, ou de salaires décents, nous admettons collectivement que les jeunes ratent leur départ dans la vie adulte, ou l’entament de manière inique. Nous admettons pareillement qu’ils n’aient pas la parole et finissons même par considérer comme normal qu’ils n’aient pas accès au logement.


Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques affirme d’entrée que la crise n’est pas une chance, qu’elle est une menace. Face à des propos judéo-chrétiens parfois un peu auto flagellants, il n’est pas inutile d’entendre cela !


Jérôme Anciberro, rédacteur en chef de Témoignage chrétien note que la question de l’identité est peu présente. Il montre que le problème des populations dites immigrées est d’être d’anciens immigrés que l’on renvoie à leurs identités étrangères, que l’on maintient étrangers, dont on affaiblit ainsi les processus d’intégration.


François Ernenwein, rédacteur en chef de La Croix insiste sur la place du politique. Le politique, ce n’est pas que l’Etat. Il faut réactiver l’éthique de la discussion, faire place aux syndicats, aux associations, aux corps intermédiaires.

Il faut associer les corps intermédiaires à l’évolution démocratique effective, à l’évolution des relations sociales dans l’entreprise.

Il faut le faire en enrayant les logiques d’exclusion sociale qui caractérisent les fonctionnements ordinaires de nos démocraties. (Loïc Blondiaux, Le nouvel esprit de la démocratie, Seuil, Paris, 2008).


En démocratie la participation doit être pratique,


Denis Viénot