Les religions travaillent ensemble pour le développement


Les dialogues inter religieux et oecuménique prennent quatre formes concrètes : la vie quotidienne partagée, l’action ensemble pour le développement et la libération, l’échange théologique et le partage d’expériences religieuses et spirituelles.
A Istanboul fin novembre Benoît XVII et Bartholomeos 1er déclarent ainsi: « Nous sommes amenés à entreprendre ensemble une action en faveur du respect des droits de l’homme (…) du développement économique, social et culturel. »
Le réseau Caritas - 162 organisations catholiques d’aide, de développement et de service social – participe à ce dialogue par des actions de solidarité avec les autres religions.

Par exemple, en Irak, la collaboration se concrétise dans le programme de Caritas qui concerne des bébés sous-nutris et des mères enceintes ou allaitantes, choisis du fait de leur situation de pauvreté. La grande majorité des bénéficiaires est musulmane grâce à la bonne collaboration avec le Croissant Rouge.

En dépit de réelles difficultés comme par exemple la clôture récente des activités de Caritas Mossoul du fait de menaces d’extorsion de fonds et d’intimidations sur les personnes par un groupe musulman anonyme, le réseau des Caritas est concrètement un lieu de mise en œuvre du dialogue par l’action.

Au Darfour, cette région de l’ouest du Soudan en totale insécurité où plus de deux millions de déplacés trouvent refuge dans des camps, une réponse œcuménique des réseaux protestants du Conseil mondial des Eglises et de Caritas permet de procurer des aides à près de 500 000 personnes : dispensaires, écoles, installations d’eau, services d’hygiène, outils agricoles et semences, formations, promotion du dialogue entre les ethnies en conflit etc.

En Ukraine l’Eglise grecque catholique a initié la création d’une commission de service social œcuménique. L’engagement a été pris de conduire des actions communes en faveur des droits des enfants dont celui de pouvoir bénéficier d’une éducation religieuse dans le cadre des activités sociales dont ils sont bénéficiaires. L’expérience a ensuite été partagée avec une organisation juive.


Autre forme du dialogue, la coopération entre les institutions qui est vitale à condition d’être durable. Le « Comité de pilotage de la réponse humanitaire » collabore ainsi avec les Nations Unies pour mettre en place des stratégies. Il coordonne les réponses humanitaires dans le monde et de détermine des normes pour les opérations d’urgence telles les quantités de nourriture nécessaires par personne, les règles sanitaires ou la qualité des habitations temporaires. Il rassemble des réseaux mondiaux : outre Caritas, le Conseil mondial des Eglises et la Fédération luthérienne mondiale, la Croix Rouge, Médecins sans frontières, Oxfam, Save the Children et Care.

Un autre domaine de coopération est celui des armes légères. Dans certaines zones du Congo ou de l’Ouganda par exemple, s’en procurer est si facile que beaucoup troquent volontiers leur Kalachnikov contre une bicyclette ou du petit matériel agricole. Le commerce et le trafic des armes légères sont un fléau mondial

Le 26 octobre 2006, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté une délibération prévoyant l’élaboration d’un traité international sur le commerce des armes ; seuls les Etats-Unis ont voté contre. Ce résultat est dû en bonne partie aux efforts des ONG, particulièrement du RAIAL (le Réseau d’action international qui lutte contre la prolifération et l’usage abusif des armes légères). Il regroupe 700 membres du monde entier, tant laïcs comme Oxfam ou Amnesty International, que religieux comme des organisations de pays musulmans ou Pax Christi, le Conseil œcuménique des Eglises, les Quakers, le Secours Catholique qui suit la question depuis 2003 avec un mandat de Caritas Internationalis.

C’est bien l’esprit de la déclaration d’Istamboul : dialoguer « en vue de lutter contre toute forme de violence et de discrimination. »