Denis Viénot : «Oui, même si elle ne concerne qu'un nombre trop limité de pays, »


Le président de Caritas internationaiis réagit à l'annulation des dettes contractées auprès du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement.
Invité de rémission «Face aux chrétiens», animée par Jacques Paugam, il répondait aux questions d'Aymeric Pourbaix (Radio-Notre-Dame) et Pierre Cochez (La Croix).


Depuis 2000 'et la fixa¬tion des Objectifs du millénaire, les réseaux de Caritas ont fait un travail massif de plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour l'annulation de la dette des pays du Sud. Je pourrais aussi évoquer le travail entrepris avec le CCFD autour des règles du commerce international, et sur le lien entre ce commerce et les droits de l'homme. Sur ce dernier point, notamment, nous avons pris part à une campagne de défense des producteurs de coton de quatre pays d'Afrique, visant à réclamer la diminution des subventions européennes. Sur l'annulation des 40 milliards de dollars (33 milliards d'euros) de la dette multilatérale qui a été décidée début juin par les pays riches du G8, on peut souligner le long travail en amont des ONG britanniques. Elles ont réussi à interpeller efficacement le premier ministre britannique, qui assure en ce moment la présidence du G8. Ces 40 milliards de remise de dette représentent environ un milliard et demi de flux de remboursements annuels en moins pour les pays bénéficiaires. Ces sommes pourront donc rester dans ces pays et être affectées à des dépenses sociales, en tout cas c'est ce que nous espérons. On peut néanmoins souligner que, dans bien des cas, cette dette n'aurait jamais été remboursée. Donc on régularise une opération qui n'aurait pas eu lieu. Cette limite posée, reconnaissons que cette mesure est positive et vient s'ajouter à toute une série, certes un peu chaotique, qui se développe depuis six à sept ans, de mécanismes d'annulation de dettes. Cel va dans le bon sens. Nous continueront à plaider pour l'annulation des dettes in justes. Nous soutiendrons aussi les pay dont les dettes sont annulées pour qu'il développent des mécanismes locau, de meilleure gouvernance, de meilleur: transparence, de coopération avec la société civile, pour que ces flux puissent êtn intelligemment utilisés contre la pauvreté L'annulation concerne 18 pays. Il y en; encore 35 dans la liste des pays pauvre: dont il faut s'occuper. S'il en manque dan; la liste, c'est que les pays riches ont posé des conditions relatives à la démocratis et à la transparence des pays endettés Mais, comme le soulignait le commissairt européen Louis Michel : "Faut-il exporte, notre démocratie, fonctionne-t-elle si hier chez nous ? ". »