D. Viénot : "Les ONG ont besoin de coordination"

Denis Viénot, le président de Caritas Internationalis était samedi dans le département. L'occasion pour ce professionnel de l'humanitaire de faire le point sur l'aide apportée aux victimes du tsunami.


A 59 ans, Denis Viénot dirige le premierréseau de solidarité internationale. Cari-tas Internationalis est en effet composé de 162 organisations nationales indépendantes qui mènent des actions dans près de 198 pays à travers le monde.

Quel est le rôle de Caritas Internationalis ?
Nous inscrivons notre activité de secours et d'aide d'urgence dans le cadre des programmes de développement humain intégral. Cela signifie que la dignité de la personne humaine est au cœur de nos prérogatives.


Comment cela se matérialise-t-il sur le terrain ?
Eh bien aujourd'hui, les bénévoles sur le terrain, qu'ils soient du secours Catholique ou de quelque autre ONG s'attachent, sous notre impulsion à relancer l'activité économique dans les pays d'Asie qui ont subrte tiésastrf*"* L'essentiel est que la vie reprenne et que les populations tirent profit de cette reconstruction.


Peut-on dire que Caritas Internationalis a une vocation de gestionnaire de crise humanitaire ?
En fait, le mot qui définit le mieux notre mission est la coordination. Car c'est ce qui compte le plus dans ce type d'opération de grande ampleur. Caritas Internationalis joue l'interface entre les gouvernements et les ONG sur place. Nous sommes une sorte de médiateur international car ce n'est pas toujours évident. Le contexte politique et économique ^o r~p c^uctmés ne Jaçtiste -pas toujours la mise en place des secours.


Quels types de difficultés rencontrez-vous sur le terrain ?
Disons qu'un pays comme l'Indonésie concentre une grande partie de nos préoccupations. Je reviens d'Aceh, une ville située près de Sumatra, et je peux vous dire que le travail est loin d'être fini. Les ONG sont ralenties par des problèmes de guerre et tout devient vite compliqué dans ces cas-là. Toutefois, nous sommes présents sur place et nous essayons par tous les moyens de venir en aide aux populations en détresse. iPwnries campements, par-exemple, on s'organise avec le gouvernement pour trouver un terrain d'entente et surtout un terrain pour accueillir les sinistrés.


Vous pensez donc que la reconstruction ne va pas assez vite ?
Pas tout à fait. Bien sûr, il y a des problèmes d'organisation à gérer avec les autorités qui prennent parfois un peu de temps. Mais autrement, il faut reconnaître que l'aide suit son cours normal On a trop tendance à oublier les réalités. Trouver un terrain, construire une maison ne se fait pas comme ça. Plusieurs mois sont nécessaires comme en France ou partout ailleurs dans le monde. Tant au niveau des procédures que des travaux, il faut du temps. Cette dimension est trop souvent occultée.


Plus généralement comment jugez-vous aujourd'hui le développement mondial ?
Dans le contexte de mondialisation actuel, je pense que le mythe du marché libéral ne peut résoudre tous les problèmes. Pour prendre une image, quand la marée monte trop vite, tous les bateaux ne peuvent suivre, les plus petits s'échouent sur les rochers. C'est un peu ce qui se passe dans le monde. Si l'on ne porte pas d'attention particulière aux plus faibles, ils vont rester en marge. L'idéologie de la croissance à tout prix ne s'applique pas partout.


Comment les pays peuvent-ils se protéger du libéralisme sauvage?
Par exemple, l'effacement de la dette CicS DîïVS pStUVTCS CST UXic CAr" cellente initiative. Mais il ne faut pas s'arrêter là. Les populations ont besoin d'un accompagnement économique et social. La confédération Caritas s'engage à combattre la pauvreté qui prive les individus de leur dignité et de leur humanité.
Nous nous engageons aussi à restaurer leur sentiment de cores-ponsabilité dans la construction d'un monde meilleur. Nous devons aussi souligner la position des femmes et reconnaître qu'il faut leur donner la place qu'elles méritent dans les structures de Caritas.

Propos recueillis par Martial Mehr