Face aux chrétiens
La Croix
Denis Viénot « Le regroupement familial ne peut pas être négocié »

RCF, Radio-Notre-Dame et La Croix se sont associées pour une nouvelle émission de radio, « Face aux chrétiens », animée par Jacques Paugam et diffusée le jeudi, de 17 h à 18 h. Le premier invité, le 11 septembre, était Denis Viénot, secrétaire général du Secours catholique. Il a répondu aux questions de Philippine de Saint-Pierre (Radio-Notre-Dame), Jean-François Bodin (RCF) et Bruno Frappât. Nous publions des extraits de ses déclarations.

• Mère Teresa.
— « Ce qui me frappait, chez elle, c'était le regard qu'elle portait sur l'autre. C'était un regard créateur d'action, qui ngeait les pratiques. Mère Teresa était une femme de regard et d'action. »

• Les Journées mondiales de la jeunesse.
— « Des rassemblements comme les JMJ sont des lieux qui donnent de la force, acquise collectivement. La question est de gérer cette force quand le groupe est rompu. Les participants ont eux-mêmes une responsabilité dans la suite : les JMJ sont un début pour le collecif et un début pour les individus. »

• Lady Diana.
— « Lors des obsèques à Westminster, j'ai été frappé par la place donnée aux pauvres. Il y avait là un symbole intégrateur fort. »

• Immigration. -- «Nous devons d'abord respecter la vie de la famille, la dignité des personnes et le droit d'asile. Pour un étranger en situation régulière en France, il n'y a aucune raison que sa famille ne puise pas le rejoindre. Sur le regroupement familial, il n'est pas question de négocier. »

• Sans-papiers.
— « Au Secours catholique, nous accueillons chaque année 12 000 sans-papiers. Nous ne sommes donc pas surpris par l'afflux des demandes de régularisation. Mais nous constatons que, dans certains départements, en raisons de pratiques administratives, beaucoup d'étrangers n'osent pas se manifester. »

• L'état de la pauvreté. .
— « La situation actuelle est caractérisée par la prédominance, dans les gens qui s'adressent à nous, de personnes jeunes, de femmes seules avec enfants, de gens sans qualification, beaucoup d'entre eux étant envoyés au Secours catholique par les services sociaux. Quant aux causes de la grande pauvreté, ce sont toujours le chômage et la déstructuration des familles. » « Nous arrivons à la période où vont recommencer les coupures de courant pour les insolvables. Il y a de bons accords locaux avec EDF mais, l'an dernier, le Secours catholique a encore payé 14 millions de francs pour faire rétablir le courant à des pauvres. Je crois que je vais demander au président d'EDF un rabais sur les tarifs, car nous sommes un gros client ! »

• Politique familiale.
— « Savoir s'il faut fiscaliser les allocations familiales ou établir un plafond de ressources n'est pas de notre compétence. Ce que nous disons, c'est qu'il y a un lien à faire entre politique familiale et politique sociale. Il faudra bien poser un jour la question de savoir si des familles à revenus très différents doivent être traitées de façon égale : c'est un problème philosophique pour notre société ».